Mes coupiches
J’ai gratté la toile avec mes ongles. En formant des cercles à l’infini. Ca grouillait de vie ! Et puis ce geste… Une réminiscence d’enfance m’a traversée. Je retrouvais une sensation que je connaissais : les coupiches! Grand saut dans le passé auquel je ne m’attendais pas ! Que s’était–il passé pour avoir eu le besoin de peindre cet indicible ? Une manie de jeunesse qui m’est restée longtemps, je le confesse. Une manie vue nulle part ailleurs sur laquelle je ne me suis jamais interrogée, n’en retenant que l’absurde pour en sourire :
j’arrachais les fils d’une couverture en laine pour former un petit amas que je venais glisser sur l’empreinte de l’ange (située entre les narines et la lèvre supérieure) mais dans la caresse tournoyante, les fils formaient des nœuds et je déliais alors en continu cet amas à l’aide de mes doigts sans jamais le déloger de son endroit. Chorégraphie improbable dont la sensation fibreuse rassurait, apaisait. Ce nom de « coupiche » avait été donné par mon père. Manies absurdes des uns des autres qui ont naturellement du sens si l’on veut bien les
creuser mais que l’on choisi de moquer gentiment sans s’y arrêter. Il a fallu que la technique de la coupiche et son cortège de sensations s’invitent sur la toile pour que ce mystère réapparaisse.
C’est dans ce curieux ballet cellulaire que j’amasse la matière sur la toile, les doigts casqués de dés à coudre, comme pour en découdre avec cette densité tissulaire, aux couleurs vives de l’enfance. Vivance!
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9 acryliques sur toiles
9 x (60 x 73 cm)
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Acrylique sur toile
160 x 135 cm
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Acrylique sur toile
165 x 140 cm
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Acrylique sur toile
80 x 65 cm
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Acrylique sur toile
67 x 68 cm
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Acrylique sur toile
100 x 100 cm
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Acrylique sur carton toilé
24 x 35 cm
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Acrylique sur carton toilé, caisse américaine
28 x 37 cm
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Acrylique sur carton toilé
24 x 35 cm
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Acrylique sur toile
61 × 50 cm
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Acrylique sur carton toilé, caisse américaine
54 x 69 cm
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Acrylique sur carton toile, caisse américaine
73 x 93 cm